La tour de garde

Se dressant au centre des marches de Grissol, se trouve une vieille tour qui semble résister aux assauts du temps, consolidée ici et là par des mains inconnues. Elle est appelée la Tour de Garde, à la fois pour l’intention donnée par les Cadéneens aux bâtisseurs de la tour, surveiller les marches, mais aussi en référence au jeu si populaire dans les tavernes et auberges.

Ce projet a commencé par le don par Seb d’un « raté d’impression » 3D d’un de ses projets. Il estimait que je pouvais en faire quelque chose. Et effectivement, alors que ce n’était pas du tout prévu, j’ai commencé à réfléchir à quoi faire de ce haut de tour en ruine.

En fouillant dans mon stock de trucs qui-pourraient-bien-servir-un-jour, j’ai trouvé plusieurs rouleaux de scotch de peintre qui se trouvaient pile à la bonne taille pour ce projet. Un restant de dos de meuble Ikea retaillé comme socle ainsi qu’une porte issue d’un rabiot Dungeons & Lasers, et je pouvais démarrer le projet.

J’ai commencé par fixer le haut de la tour sur un tube, en ajoutant une charpente au tour de guet et des pierres découpées dans du Depron pour un meilleur rendu du mur. Puis j’ai fixé la base en ajoutant des bouts d’écorces et des dalles restantes du projet des deux tours dont je ne savais que faire (décidément, il ne faut rien jeter). J’ai collé deux tubes superposés pour la base de la tour.

En premier test, j’ai fait une tour bien droite. Mais cela ne rendait pas si bien avec ce dernier étage en ruine et aussi abîmé que ça. Et je trouvais la tour trop basse. J’ai donc testé une version plus brinquebalante de la tour, inspiré en cela par les décors de Jean Peinture pour Turnip28. Et déjà, l’esprit du lieu commençait à prendre forme.

J’ai redécoupé les deux tubes intermédiaires, puis j’ai fixé tout ça comme j’ai pu, renforçant ici et là avec des bandes de papier imprégnées de colle à bois diluée. J’en ai profité pour faire des premiers tests pour les étais qui allaient soutenir la tour. Pour ces étais, j’ai utilisé des allumettes géantes trouvées dans n’importe quel supermarché.

Les pierres de construction que j’allais utiliser sont faites en suivant la méthode présentée par Whiteshark Gaming Studios, et je m’en étais préparé un stock il y a quelques mois.

des boîtes de rangement bien utiles

J’ai alors démarré le long travail de pose des pierres par la base de la tour.

A ce stade, il manquait encore quelque chose pour rendre cette tour plus bizarre encore. Après quelques réflexions, j’ai ajouté des bouts de racine ici et là pour faire comme si des plantes avaient poussé et fusionné avec la tour, à la fois la fragilisant et la consolidant. A ce stade, j’ai texturé les parties restantes du socle avec la pâte rebouch’bois habituelle, adjointe de quelques graviers ici et là en guise de gros cailloux. J’ai aussi ajouté ici et là des meurtrières, délimitées par 4 pierres longues.

Et je me suis attaqué au reste des pierres, j’ai du y passer deux bonnes séances pour recouvrir toute la tour.

Et ce fut assez long mais très plaisant, avec beaucoup d’interrogations sur la manière de poser les pierres sur une forme aussi tarabiscotée. Finalement le rendu est intéressant et complètement absurde, les pierres épousant très bien la forme, comme si la tour avait été construite tordue, en intégrant les plantes déjà présentes.

Pour les racines dont l’extrémité était visible, j’ai ajouté quelques branches issues de restes de Sylvaneth, fixées à la superglue saupoudrée de bicarbonate de soude. Ce dernier a deux avantages ici : il cristallise la superglue et renforce la tenue, tout en donnant une texture intéressante pour du bois. A propos de texture, j’ai aussi profité de ce moment pour tester la technique de Noodle Wargames sur le haut de la tour et atténuer les lignes d’impression.

Pour l’étai, il a été bricolé avec quelques allumettes géantes trouvée en supermarché, et des pointes de pique d’apéro, comme je l’avais fait pour le tableau des quêtes.

Il me restait à savoir comment reboucher l’ouverture de l’escalier sur le dessus. J’ai bricolé rapidement un plancher avec des touillettes que j’ai trouvées dans mon stock, ainsi qu’une trappe et son anneau pour justifier l’accès au dernier étage.

Le montage étant terminé, place à la peinture.

Pour démarrer la peinture, j’ai utilisé une peinture murale marron très foncé trouvée chez Leroy-Merlin. Cette astuce vient de la chaîne de Noodle Wargame. Ça donne un rendu mat intéressant, une bonne couvrance et ce n’est pas trop cher pour faire du décor.

Une fois la sous-couche prête, j’ai commencé par plusieurs brossages à sec en divers tons de gris sur les murs, jusqu’à du tapotage ici et là avec du blanc pur. A ce stade de la peinture, la tour est assez fade est sans intérêt. Les boiseries et racines sont traitées de la même manière afin d’avoir une base en grisaille. Ces dernières reçoivent alors une couche de Contrast Wyldwood dilué au medium Contrast.

Il s’agit alors d’attaquer le moment le plus fun : les lavis. En mélangeant sur ma palette plusieurs teintes de noir, marron, vert et bleu, je crée à l’instinct des lavis par ajout de grandes quantités d’eau.

Une fois tout ceci bien sec, j’ai peint les détails : les ferrures de la porte et de la trappe ainsi que les crânes et autres squelettes.

Et me voilà avec une belle tour de garde, qui fera, j’en suis sûr, un élément central d’une future table de jeu dans le thème des désolations.