(moul)Age de Glace

Cet article implique l’utilisation de produits nocifs dont il vous faut absolument lire et appliquer les modes et précautions d’emploi ainsi que les consignes d’élimination des déchets.

Dans cet article, qui fait suite à l’article « Quelques essais de moulage de petits objets plats”, je vais présenter une technique pour mouler de petits objets. Plus précisément, il va s’agir de mouler un fragment d’ardoise pour en faire un petit morceau de banquise.

Comme nous allons le voir, il va s’agir d’aspirer l’air hors du moule, il faut donc prévoir un orifice sur l’une des extrémités de l’objet: l’orifice doit se situer idéalement sur une pointe. Pour avoir une cheminée dans le moule, il faut attacher une colonne sur l’objet à mouler. Cette colonne servira aussi de support pendant la fabrication du moule.

La fabrication du moule

Le moule est fabriqué en silicone liquide autour de la pièce à mouler. Ici on a utilisé du silicone liquide bicomposant Reschimica RPRO 10, qui va rester souple lors du démoulage, ce qui est nécessaire pour la réalisation d’un moule « monobloc » (par opposition aux moules en deux parties, pour lesquels on privilégiera plutôt un silicone plus dur RPRO 30 par exemple). Pour réaliser le moule on place l’objet original dans un coffrage, que l’on remplit de silicone liquide (mélange des deux composants à part égale).

Le coffrage ainsi que le socle sont des impressions FdM mais peuvent aussi être réalisés avec des cartons plastifiés d’emballage. Le morceau d’ardoise est fixé sur la tige à l’aide d’un pistolet à colle, mais de la patafix aurait pu également convenir (la fixation doit juste maintenir l’objet lors du coulage du silicone, ce qui n’est pas très éprouvant). Le support qui tient l’objet dans le coffrage servira par la suite de cheminée d’évacuation de l’air du moule.

Idéalement, pour éliminer la présence de bulles dans le silicone, on peut placer le coffrage une fois rempli de silicone dans une chambre à vide (ici on a utilisé l’AirLess de Resiners). Mais attention à la formation temporaire de mousse à la surface de silicone (en fait une mini éruption): il faut prévoir un rehaussement du coffrage d’au moins la moitié de sa hauteur (par exemple avec du scotch de masquage de peintre) afin d’éviter d’inonder la chambre à vide.

Une fois le silicone polymérisé, il est temps de l’extraire du coffrage, puis d’extraire l’objet à mouler en entaillant le silicone sur l’une des faces du moule. L’entaille doit être suffisamment précise pour minimiser les traces de moulage, petite pour que le moule reste solidaire (« monobloc »), mais suffisante pour pouvoir en extraire l’objet à mouler.

Le tirage des épreuves

Maintenant que nous avons notre moule, il s’agit d’en tirer des épreuves. Pour cela nous allons placer un réservoir de résine liquide (ici de la résine epoxy bicomposant RESIN PRO Liquidissima) au dessus de l’orifice laissé par le support de l’objet (qui se retrouve donc « tête en bas »). Notez que le moule doit être maintenu serré (ici avec deux petites plaques serrées par des élastiques) afin que l’air ne s’échappe pas par le fente d’extraction de l’objet. Les plaques et le réservoir sont des impressions FdM, mais peuvent aussi être bricolés avec du carton plastifié d’emballage et une seringue de récup’.

Le moule équipé du réservoir est placé dans la chambre à vide qui se chargera d’extraire l’air du moule qui sera donc remplacé par la résine. Là encore, faites attention au phénomène de « bullage » qui va provoquer une élévation de la résine contenue dans le réservoir. Après un ou deux cycles de vide, l’air a été complètement remplacé par la résine dans le moule, que l’on peut donc sortir de la chambre à vide (en retirant le réservoir pour qu’il ne soit pas pris dans la résine pendant la polymérisation). Une fois la résine polymérisée, l’épreuve peut être retirée par la même fente que l’original, et le processus répété autant de fois que désiré!